Brigitte, un magazine féminin en quête d'authenticité (chroniques d'Oz, chapitre 1)
Ce n’est certainement pas un hasard. Mais à chaque fois que je pose le pied en Australie, je tombe sur un article dans un quotidien local, qui vante les mérites d’un magazine féminin différent, s’adressant à la femme et non à la consommatrice. Et mettant en avant des femmes de la rue et non pas des mannequins parfois à la limite de l’anorexie. Et comme c’est un sujet qui me tient à cœur, je ne manque généralement pas d’en faire le relais.
L’année dernière, j’avais parlé dans ce post d’Indigo , un magazine destiné aux adolescentes et qui avait vu le jour grâce à l’initiative d’un groupe de femmes de l’Etat de Victoria en Australie. Cette année, c’est le magazine Allemand Brigitte qui est cité en exemple par le très respecté quotidien de Melbourne : The Age. Lassé d’être obligé de truquer les photos pour faire paraître les mannequins moins maigrichonnes, l'hebdomadaire allemand qui existe depuis 1954 et compte la bagatelle de 3 millions de lecteurs s’est décidé à ne plus utiliser de mannequins professionnels à partir du début de cette année. Rappelant que ces dernières pèsent en moyenne 23% de moins que la femme de la rue. La rédaction a lancé un appel à ses lectrices pour se substituer aux pros et a reçu 25 000 réponses.
Mais il ne faudrait pas en conclure pour autant, que l’initiative de Brigitte a été unanimement applaudie. Ici et là les critiques ont fusé, entre les magazines concurrents qui n’ont vu là qu’un moyen de relancer une diffusion en perte de vitesse, ou ceux qui ont trouvé les lectrices devenues mannequins trop minces et trop jolies pour représenter la réalité quotidienne. Mais ainsi que le souligne The Age, cette initiative est peut-être l’un des signes précurseurs de changements dans une industrie de la mode qui n’a que trop largement contribué depuis au moins une quinzaine d’année, à passer insidieusement à 95% d’entre nous, le message que notre apparence physique n’était pas adéquate. Et rien que pour ça, on dit merci à Brigitte. D'ailleurs, je me demande si je ne vais pas leur envoyer une petite photo . Pour celles qui seraient tentées par l'expérience, voici le lien pour s'inscrire. Notions de langue allemande recommandées .